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Ooops, i did it again.
13:59
Je
suis partie sans rien dire.
Sans
même claquer la porte, plutôt du genre à partir en loucedé, sur
la pointe des pieds.
Je
suis partie me cacher sans trop y avoir pensé.
Qu'est-ce
qu'il s'est passé pendant ce temps ?
Je
me suis mise à manger bio.
Je
me suis mise au sport.
Mais
je suis restée alcoolique.
J'ai
fini mes études. Enfin.
Mais
j'ai gardé mon job d'étudiante.
Parce
que j'ai plus de responsabilités et que j'y passe plus d'heures.
Et
que je suis mieux payée.
Mais
c'est toujours un boulot de merde.
Sauf
que maintenant, je n'ai plus le temps de rien faire à côté.
J'ai
arrêté la piscine.
J'ai
arrêté la salle de sport.
J'ai
même arrêté la course à pied.
Mais
heureusement, je n'ai jamais tourné le dos au gin tonic.
Je
suis devenue végétarienne.
J'ai
mangé des sushis.
Je
me suis abonnée à Netflix.
J'ai
Nosleepnosex pendant un moment.
J'ai
mangé des sushis.
J'ai
vu le documentaire Cowspiracy.
Je
suis redevenue végétarienne.
Pour
de bon, cette fois.
Sauf
pour la soirée sushi mensuelle.
Les
sushis ne sont pas vraiment des animaux d'ailleurs.
J'ai
repris des cours de guitare après une pause de 15 ans.
Donc,
je relativise, je n'ai abandonné ce blog que pendant une année.
Ça
aurait pu être pire.
J'ai
gagné un concours de nouvelles.
Et
après, j'ai arrêté d'écrire.
J'ai
fêté mes 29 ans.
Je
suis devenue bénévole dans une salle de concert.
Donc
maintenant quand je bois des bières avec des musiciens je ne suis
pas une groupie, c'est juste pour le taff.
Et
quand on a un vrai boulot de merde, c'est bien que le boulot que l'on
fait gratuitement pour le plaisir, comporte de la bière. Et de la
bonne musique. ( et des musiciens mais chut!)
Maintenant
je sais jouer Vertige de l'amour.
Je
me suis fais tatouer une machine à écrire sur le bras. Et le titre
d'une autre chanson de Bashung.
Je
ne suis toujours pas célibataire. Depuis 6 ans que ça traîne, je
me demande ce qu'il nous arrive.
On a
vu l'intégrale de Friends.
De
Blacklist.
De
The Americans.
De
Homeland.
De
The Killing.
Ça
représente beaucoup de sushis.
Je
me désabonne de Netflix dès que les nouveaux épisodes de Gilmore
Girls seront sortis.
Promis.
Puis
un jour, tu rencontres une nouvelle personne. Elle te demande ce que
tu fais dans la vie, tu confesses presque honteusement puis tu
enchaînes comme pour te justifier :
« Mais
j'vais pas faire ça toute ma vie, j'ai fait de longues études.
-De
études de quoi ?
- De
langues, pour être traductrice. »
Tu
marques une pause. Tu le dis à voix haute pour la première fois,
aussi bien pour continuer la conversation que pour toi-même :
« Mais
je crois que j'ai pas envie de faire ça non plus.
- Tu
veux faire quoi alors ? »
Ton
tatouage en pleine cicatrisation se met soudainement à te démanger,
tu te frottes le bras, doucement par dessus ton tee-shirt. Puis tu te
rends compte de ce que tu as fait. Tu t'es tatouée une machine à
écrire sur le bras parce que c'est la réponse à toutes les
questions. Tu veux faire ça.
« Je
veux faire ça. » En soulevant la manche pour montrer le beau
dessin tout neuf sur ma peau encore à vif et rougie.
« Je
veux écrire.
- Si
c'est ce que tu veux faire, tu devrais le faire. Mais vraiment.
-
T'as quel âge tu me rappelles?
- 20
ans. » Tu éclates de rire. T’es dans les loges d’une salle
de concert à discuter avec un gamin qui fait ce qu’il a toujours
rêvé de faire. Qui le fait tout les jours. Et qui le fait bien.
« Je
plaisante pas, tu devrais vraiment le faire. Je dis pas que ça
va se faire tout seul mais ça vaut sûrement le coup.»
Tu
en as presque 30 et un gamin vient de d'apprendre la vie. Un gamin
qui se lève tous les matins pour faire ce qu'il aime et qui arrive à
vivre de sa passion. Un gamin qui a tout compris. Qui a mieux compris
que toi, en tout cas.
Des
fois, décider de reprendre sa vie en main, ça tient à rien. Des
fois, c'est un peu plus compliqué que ça. Des fois il faut attendre
un alignement cosmique que fera que tout tient à une multitude de
détails. On croisera la bonne personne, au bon endroit, au bon
moment. On pourrait dire que c'est une anomalie statistique, mais je
préfère appeler ça le destin. C’est plus facile de faire
confiance au destin qu’à une anomalie.
Tout
ça pour dire que : AAAAARRGH !! Vous m'avez manqué les
filles (et les garçons!).
Le
blog est de retour, tout nouveau, tout beau (vous le trouvez
comment?) J'espère retrouver certains visages (même si
techniquement, je ne vous ai jamais vu) et j'ai hâte de me replonger
dans vos blogs et découvrir ce que j'ai raté pendant mon absence.
Mais
ce n'est pas tout, je me suis remise, plus concentrée que jamais à
l'écriture de mon bébé-roman/histoire de ma vie/ fiction mais pas
trop/chick litt en puissance/mais un peu réfléchi quand même. Et
je le (me?) sens bien !
J’ai
écrit ce texte, début novembre, toute excitée, en me disant que
j’allais me relancer dans ce que j’aimais vraiment. Heureuse,
simplement. Mais tellement heureuse en fait, que ce n’était pas
assez. J’en voulais plus parce que c’est carrément une putain
d’épiphanie que j’ai eu. J’en voulais plus parce que je le
méritais. Je ne me suis pas contentée de me remettre à écrire,
j’ai changé de vie. J’ai démissionné et je me suis battue pour
obtenir un nouveau job, j’ai quitté l’homme que j’aim(e?)ais,
je me suis trouvée un nouvel appartement. J’ai ressorti mes
vinyles des cartons, j’ai dépoussiéré mes piles de bouquins et
mes vieilles affiches de cinéma, et une fois tout ça bien
installait dans mon minuscule une pièce, je me suis remise à danser
en sous-vêtements sur du Chuck Berry.
Maintenant,
il faut vraiment que je pense à m’acheter des rideaux.
Je
crois que j’avais oublié que j’étais intéressante. Que j’avais
des choses intéressantes à dire. Que j’étais capable d’avoir
des conversations passionnantes qui durent pendant des heures avec
des gens intéressants. Et surtout, qu’il y avait encore des
personnes intéressées pour entendre ce que j’avais à dire. Je
l’ai oublié quelque part entre le canapé et les soirées
silencieuses. C’est ce que la routine a fait de moi, je me suis
oubliée. Et je ne peux pas en vouloir à l’homme que j’aim(ais ?)e
d’avoir trouvé un confort paisible dans ce qui était pour moi
devenu une prison. On était juste différent, pas bon l’un pour
l’autre sur la durée. C’était le moment de se l’avouer.
Et
c’est comme ça que j’ai choisi de finir l’année. Sur une vie
remplie de possibilités.
13 commentaires
Je suis très contente de te relire et de retrouver tes textes plein de sens et en même temps si légers. Je me demandais où tu étais passée, je comprends mieux.
RépondreSupprimerJe te souhaite une belle nouvelle vie !
Merci!! Tout premier commentaire après autant d'absence, ça fait plaisir :-) Merci d'être toujours là pour me lire et bonnes fêtes à toi!
RépondreSupprimerBon retour alors :)
RépondreSupprimerBon retour et... bonne continuation!!! :-)
RépondreSupprimer@zenopia @carriemyself Merci! ;-)
RépondreSupprimerTu ne me connais pas, je suis tombée par ici par pur hasard ! Et parfois les hasards sont heureux !
RépondreSupprimerTu as choisi de tout casser dans ta vie pour tout recommencer .. j'ai fait la même chose il y a trois ans, par amour pour lui, et par amour pour moi. Je ne l'ai jamais regretté.
Je crois au Destin et à ses alignements de petites choses qui indiquent que c'est le bon moment. C'est génial.
Profites-en et deviens écrivain !
J'ai hâte de lire la suite.
Merci et vive l'amour de soi (soyons égoïste, bordel!) A bientôt, j'espère!
SupprimerOuaiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiis
RépondreSupprimerJE T'AI CHERCHE PARTOUT PUTAIN
Mais maintenant, je suis là et tu seras au courant de TOUT (jusqu'à en être saoulée!) :-)
SupprimerBon retour, c'est un plaisir de te (re)lire ! :D
RépondreSupprimerMerci :-)
SupprimerMais... ouahou!! tout ça!! Chapeau! Bravo! Plein de courage! Et ravie de te revoir... relire! :)
RépondreSupprimerJe crois qu'on t'attendait...En silence..on s'avait que tu reviendrais. Ca fait du bien de te revoir!
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