Je prends mon temps

Je prends mon temps. Je prends mon temps pour vous souhaiter une bonne année. Mais il parait que j'ai jusqu'au 31 donc finalement...

Je prends mon temps.
Je prends mon temps pour vous souhaiter une bonne année. Mais il parait que j'ai jusqu'au 31 donc finalement, c'est pas si mal, je dirais même que je m'en sors bien. Alors bonne année à vous et bonne année à moi. Bonne année à ce que vous aimez et bonne année à ceux que j'aime.

Je prends mon temps. Je fais durer les vacances. D'ailleurs c'est un peu plus que des vacances, une parenthèse, une pause, trois petits points de suspension... des points tout petits comme des traces de pas de la neige, bien espacés, de grandes enjambées. Je prends mon temps, je prends de l'élan. Avant de sauter. Et je prends de la distance aussi, je regarde passer, je laisse couler, l'eau sous les ponts et les aiguilles sur le cadran de l'horloge. Je reprends ma respiration.
Les vitres sont couvertes de givres et de buée. Une épaisseur de plus entre le monde et moi.
Je prends du recul pour éviter le ridicule, les crises de larmes, la jalousie que rien ne justifie, les doutes, les angoisses, les lèvres tremblantes et les palpitations au milieu de la nuit. Je respire.

Ce n'est pas une liste de nouvelles et belles résolutions, c'est une douce transformation qui se profile depuis quelques temps. Je fais du sport, j'en ai besoin, presque tous les jours, j'écris moins ici mais plus ailleurs, je téléphone à ma famille.

J'ai envie de voir un film en entier sans jouer avec mon portable, j'ai envie de cuisiner sans une série en fond sonore, j'ai envie de courir sans écouteur et sans timer, j'ai envie de diner sans écran allumé, j'ai envie de lire sans regarder l'heure, j'ai envie d'écrire sans finir sur facebook.

Je ne veux plus ruminer mes mauvaises pensées, les mâchonner jusqu'à avoir la nausée et les laisser me bouffer. Des fois, il faut juste accepter, peut-être, au lieu de vouloir foncer, tête baissée pour défoncer des murs.
Je prends mon temps, je ralentis. Je caresse les murs du bout des doigts, je gratte la terre de mes pieds jusqu'à avoir la peau noire et je plante une belle mauvaise herbe, du genre qui grimpe dans tous les sens, un truc coriace qui résiste au vent. Une plante qui s'accroche, qui pousse tout doucement mais sûrement. Et qui recouvre tout. Comme un gros pansement.


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7 commentaires

  1. Un billet magnifique ... que j'ai pris le temps de savourer !

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  2. Ouah je trouve ça tellement beau ton article, prendre le temps de faire les choses, être dans l'instant présent c'est le plus essentiel finalement...
    Biz'
    Sarah'folle'

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  3. je te souhaite une année 2015 avec plein de temps à prendre!

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  4. Prendre son temps, quelle bonne idée. Tout devient plus beau, plus vrai, quand on ose prendre son temps. Que 2015 soit rempli de ce temps chéri!

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  5. Heureuse de te découvrir. Pas mon genre de faire autant de compliments, surtout quand je ne connais pas la personne alors je n'en ferai pas d'autres, mais je tenais malgré tout à te les dire.
    Bref. J'aime ta façon de retranscrire ce que nous devrions tous faire... Prendre plus de temps, savourer l'instant, se centrer sur l'essentiel, le sel de la vie et vibrer tranquillement avec elle.

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  6. reviens nous !!!! s'il te plaît

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