I don't want to be a sad story

Je n'y arrive pas. Je me traîne. Je regarde des séries sans m'y intéresser. Je râle de ne pas sortir sans trouver la motivation de ...

Je n'y arrive pas. Je me traîne. Je regarde des séries sans m'y intéresser. Je râle de ne pas sortir sans trouver la motivation de mettre des chaussures. Je reste couchée, yeux grands ouverts, sans qu'aucune pensée ne traverse mon esprit. Je regarde par la fenêtre, pendant des heures. Je ne dors pas.

Je me lève. Je rumine. J'ai dans la tête des images, de tendres souvenirs ou des scènes fictives qui n'auront jamais lieu. Je me torture. Je me flagelle. D'habitude c'est facile, ça coule tout seul, comme si j'étais bien calée dans un fauteuil au cinéma, la toile blanche est dans ma tête et c'est agréable. C'est agréable de s'imaginer comment sera un rencard, avec le scénario le plus incroyable qu'il soit, c'est agréable de voir toutes les possibilités au déroulement d'une journée. C'est agréable de rêver.

Je cauchemarde. Je divague. Je pense à des corps étendus sur des lits d'hôpital, à des joues luisantes de larmes, à des lèvres mordillées jusqu'au sang, à des sombres absences pour des journées importantes pleines de soleil. Je pense à des funérailles. Je n'arrive pas à passer à autre chose. Je n'y arrive plus.
Et de temps en temps, je trouve une phrase belle. Une phrase sortie de ma tête, parce que même si je n'écris pas, je continue de penser, de structurer, de voir des mots, et aussitôt je la déteste. Je déteste trouver beau quelque chose d'horrible, je ne veux pas écrire sur ce qui me rend triste, je ne veux pas que ça m'inspire, je ne veux pas le dire, je ne veux pas qu'on le lise, je ne veux pas voir le nombre de visites augmenter parce que j'ai publié un nouvel article où je me plains. Je veux juste que ça s'arrête.
De toute façon je n'ai rien à dire.
Je pars courir.
Je piétine tout à chaque foulée, je m'essouffle, je m'épuise et je rentre dormir. Je me roule en boule sous la couette et je pleure sur l'oreiller trempé.




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2 commentaires

  1. Je pense comprendre ta problématique puisque j'ai eu la même il y a peu de temps et encore maintenant. Je refuse également d'écrire (même si parfois ça peut être beau comme tu dis) sur quelque chose de "tragique", de "triste". C'est quelque chose qui me met très mal à l'aise. En général, sur nos sites, on écrit un peu de notre vie mais finalement souvent, on ne parle pas de ce qui nous meut et nous émeut, pas dans de telles circonstances en tout cas, même si c'est tout ce qu'on peut avoir en tête (je ne sais pas si je suis très compréhensible). Tu as trouvé le juste milieu là, je ne vais pas te dire que ton texte est magnifique, mais tu as su trouvé les mots et c'est assez "impressionnant". Pour le reste, j'ai toujours trouvé bizarre de "liker" de tels billets donc je ne le ferai pas, mais j'ai "aimé" te lire. Quelque part, tu m'as aidé à y voir plus clair...

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