Entrer dans la danse

Je suis chez mon meilleur ami, un garçon blond dont je tomberais amoureuse quand il sera trop tard. On joue dans sa chambre au prem...

Je suis chez mon meilleur ami, un garçon blond dont je tomberais amoureuse quand il sera trop tard. On joue dans sa chambre au premier étage, la pièce est mansardée et les murs sont couverts de bois. On dirait une cabane dans les arbres. Dans ce jeu de société, il y a des araignées qu’il faut déplacer, patte après patte, sur une toile tissée en caoutchouc. 

En bas, c’est la surprise-party de sa grande sœur où mon grand frère à moi est aussi invité. Ils ont trois ans de plus. Elle a trois ans de plus que moi et je l’observe comme une petite sœur qui attend de voir ce qui va lui arriver. Elle est plus vieille, mais à peine plus grande que moi. Dans ma classe, je suis la girafe, la grande asperge, du coup je récupère ses habits dès qu’ils ne lui vont plus, des habits de fille pas comme les survêts que me donne mon frère. De vrais habits de grande. 

On descend boire du Banga dans la cuisine, la musique y est plus forte. Puis on pousse la porte du salon. Les volets ont été fermés pour masquer le fait qu'on est encore en plein l'après-midi et il y a des spots lumineux de toutes les couleurs. Les filles sont bien habillées et rigolent des garçons qui ne sont pas très habiles. J’ai envie de rester. Ca ne plait pas à mon frère qui veut que je le laisse tranquille et ça ne plait pas à Jeremy qui veut retourner jouer. Mais il prend son mal en patience et s’installe sur une chaise pendant qu’un camarade de classe de mon frère me demande si je veux danser. Je ne me souviens pas de la musique, ni de ce que j’ai bien pu faire de mes pieds pendant les trois minutes qui ont suivi. Je me souviens que c’était bien, qu’il était grand et que je me sentais grande. Quand ça s’est arrêté, Jeremy n’était plus sur sa chaise. On m’a proposé une deuxième chanson, mais j’ai dit que je devais y aller et je l’ai rejoint au premier étage, là où la musique n'était plus qu'un léger battement. Il était assis sur son lit, boudeur. L’air de rien, j’ai dit "on reprend la partie" et on a repris la partie. Mais au fond de moi, je n’avais plus du tout envie de jouer. Pas à ce jeu-là en tout cas.



Vous pourriez aussi aimer

3 commentaires