L'homme avec qui je n'ai pas couché (1)

En opposition avec TOUS les autres avec qui, bien entendu, j'ai couché. Ca va de soi. (Je trouve que cet article commence très bien.) ...

En opposition avec TOUS les autres avec qui, bien entendu, j'ai couché. Ca va de soi. (Je trouve que cet article commence très bien.)


La première fois qu'il m'a vue, j'étais debout sur le canapé en velours rouge du Paris-Paris, l'un des micro-clubs les plus branchés, hypes, selects (que des mots que j'adore) de Paris. 



J'étais en jean-débardeur-converses, au milieu de ceux qui portent des lunettes de soleil en pleine nuit, boivent des coupes de champagne et s'écoutent rire. Et surtout, j'étais debout sur un canapé à headbanger toute seule sur du Blur.

J'accompagnais une amie qui était là, très premier degré, pour emballer le type qui nous avait mis sur la guestlist. J'étais probablement saoule avant d'arriver parce que les cocktails à 15 euros, c'est pas mon truc. Et headbanger en public, non plus d'ailleurs, d'habitude je réserve ça pour l'intimité de mon salon. Mais bon, dans l'entrée du club, j'avais pu admirer Mickey en joyeuse érection alors je pouvais bien faire ce que je voulais. Et ma copine avait réussi à plaquer sa victime pour un roulage de pelle contre un mur. Et il était 4h du mat. Et puis, je crois bien que j'étais saoule, je l'ai déjà dit, non?

Quand la chanson s'est arrêtée, j'ai sauté du canapé pour me diriger vers la sortie. Envie d'air frais. Et c'est là que je l'ai vu pour la seconde fois. 
Une heure auparavant, il était derrière un pied de micro, accroché à sa guitare. Chanteur d'un petit groupe de province, là uniquement pour occuper la populace avant l'happy-hour. Et maintenant, il tenait mes mains, accroupi devant moi comme pour une demande en mariage. Et ce qu'il me suppliait de faire, c'était de l'embrasser et de lui donner mon numéro. "T'es bourré", j'ai rigolé en le relevant. Il a dit "peut-être, mais je veux quand même ton numéro. Et je veux quand même t'embrasser". Très pragmatique, je lui ai expliqué que demain, il ne se souviendrait de rien et qu'il ne se servirait jamais de mon numéro. Il a dit qu'il se souviendrait toujours de la plus jolie brune qu'il ait jamais croisée. Moi et mes converses, on s'est dandiné sur la piste de danse en riant nerveusement. Midinette alcoolisée.
Ma copine a surgi de nulle part, avec son nouveau mec. Moi, j'en voulais pas de ce type blond trop vieux pour moi, avec ces airs de dandy anglais. Comme une impression de déjà vu, je savais que c'était foutu d'avance. Qu'il était braque et saoul. Mais elle a pris le téléphone qu'il me tendait pour y entrer mon numéro.  
Je restais une semaine chez mon amie et au bout de quelques jours d'acharnement psychologique de sa part, je me suis décidée à répondre au message qu'il m'avait envoyé le soir de notre rencontre. Mais il avait déjà quitté Paris.


Quelles semaines plus tard, je dois retourner à Paris et évidemment, je l'ai sous le crâne, l'homme dont je ne voulais rien. Du bout des doigts, je lui textote que je suis là et lui demande s'il veut que l'on se voie. Il ne sait pas trop, il est occupé. Evidemment. Comme à chaque fois où c'est moi qui veux quelque chose.  
Je le maudis en retrouvant ma copine et son copain, dans la soirée, au Truskel. Son copain qui se trouve être batteur dans un groupe de province. 
Mais je ne fais le rapprochement qu'en voyant le monsieur blond devant moi. Ils sont dans le même groupe. Plus que ça, ils sont super potes. Je suis une fille stupide et vexée. Je m'accroche au bar et enquille les verres. Et encore une fois, je me retrouve à danser toute seule avec mon gobelet de bière. Un type un peu lourd me colle de trop près. Je lui lance un regard noir. Une fois. Deux fois. Mais il continue. D'une main, je repousse son épaule. Et comme je suis une fille stupide, vexée et, maintenant, saoule, de l'autre, je lui lance le contenu de mon verre à la figure. Je rigole (parce que je suis stupide et tout ça...) pendant que son visage à lui se durcit. Il n'a pas apprécié et j'ai l'impression que je vais m'en prendre une. Mais mon monsieur s'interpose, lui demande s'il veut vraiment s'énerver contre une fille. Il parle posément, arrive à lui faire admettre qu'il l'a quand même un peu cherché et finit même par proposer de lui payer un verre en dédommagement. Gentlemen.
Puis il m'entraine de l'autre côté du bar. Le mur m'aide à tenir debout. Il me fait presque la morale. Il dit que je ne devrais pas trainer avec des mecs comme ça. Je lui rétorque que c'était avec lui que je voulais trainer. Mais qu'il était occupé. Il soupire que c'est plus compliqué que ça, qu'il n'est pas quelqu'un de bien non plus, qu'il s'en veut d'avoir craqué pour une belle brune qu'il ne connait même pas. Il en a trop dit. Je l'embrasse sans prévenir.
Quand je me recule, il sourit doucement. Je le trouve beau. Il attrape mes mains. "Ca, c'est le baiser intrépide d'une brune téméraire". 
Et immédiatement, j'ai envie d'être cette personne.

La suite, vous la connaissez si vous avez lu mon top 5 de mes plus belles rencontres, parce qu'il y est en bonne position.

On est rentré, on s'est allongé, on s'est embrassé, on s'est vu à moitié nus, les yeux tristes et les corps saouls. On s'est serré et on s'est endormi.
Et on s'est quitté.

Au moins pour quelques mois.

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6 commentaires

  1. Le verre à la figure provient de ton précédent article non??
    Je retiens TOUT TOUT TOUT

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    1. C'est plutôt le verre à la figure qui est extrait de cette histoire-là mais oui! :-)
      Tu prépares des petites fiches de renseignements!

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  2. décidément, j'adore ta manière de raconter les choses! je suis fan! et cette histoire... hennnn.... soupir....

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  3. Mais euh il y a une suite??? Je veux savoir!!!

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