Le mystère des messieurs qui en font (beaucoup) trop

Des fois, une fille rencontre un garçon.  La fille n'est pas une sainte, elle ne sort pas d'une comédie romantique et elle n'...

Des fois, une fille rencontre un garçon. 
La fille n'est pas une sainte, elle ne sort pas d'une comédie romantique et elle n'a pas lu trop de contes de fée et d'amour-pour-toujours dans sa jeunesse. Ou alors, elle a appris à les oublier ces histoires-là. 
Des fois, une fille rencontre un garçon. Elle n'a pas envie d'autre chose que d'être embrassée, être entourée par des bras.
Des fois, une fille rencontre un garçon. Le garçon n'est pas trop mal, la conversation pas trop laborieuse et l'appartement du garçon pas trop loin. Alors des fois, une fille couche avec un garçon. 
Sans qu'il n'y ait d'autre raison. Des fois, les filles couchent comme des garçons (puisque, apparemment, c'est eux qui ont inventé le concept, nous on été trop occupée à faire la vaisselle).

Et au moment de partir, rien n'a changé. 
Je n'ai pas changé d'avis. Je viens bien, merci. Comme un homme, je peux me débrouiller pour trouver un taxi, attraper le dernier ou le premier métro. Peut-être même rentrer à pied, si l'humeur m'en dit, si je n'oublie pas mes chaussures sous ton lit. C'était sympa, merci.

C'était sympa jusqu'à ce que monsieur décide de refaire le monde. Ce n'était pas "sympa", c'était exceptionnel. D'ailleurs il n'a connu "ça" avec personne. "Ca", on ne sait pas trop ce que c'est. Mais ce n'est pas rien. Ca il n'arrête pas de le répéter. Il se met à genoux pour qu'on lui donne notre numéro. Il veut nous revoir. Il ne peut pas nous laisser partir, il faut qu'il nous embrasse encore et encore et qu'il nous avoue droit dans les yeux que, si c'est pas de l'amour, ça y ressemble quand même.



On était prête à héler un taxi, à attraper le dernier ou le premier métro. Même à rentrer à pied, si l'humeur nous en en disait et si on n'avait pas oublié nos chaussures sous son lit. Et là, on se retrouve à sourire sur son palier, à se mordre la lèvre quand il referme la porte. On était partie pour une nuit. Une soirée. Rien de plus.

Et un connard vient jouer et foutre la merde dans notre cerveau. 
Quand il dit pour la première fois de la soirée, qu'on est vraiment pas une fille comme les autres et qu'il aimerait bien nous inviter dans ce petit resto un de ces quatre, on fait comme si on n'avait pas bien entendu, on ricane même qu'il ose sortir une phrase pareille en se demandant si ça marche vraiment. Puis on commande un autre verre. 
Quand il le dit pour la quatrième fois, on a la faiblesse de le croire parce que merde!, des gens qui s'aiment et qui sortent ensemble, dans la vraie vie, ça existe bordel, il insisterait pas autant sur la profondeur de notre regard s'il ne le pensait pas, au moins un peu, surtout qu'on vient de coucher ensemble. Alors, on remonte la couette sous notre menton et discrètement, on sourit que s'il le dit, c'est qu'il le pense. Parce que qu'est-ce qu'il pourrait attendre de plus? Qu'on le paie peut-être?
Quand, sur le pas de la porte, il dit qu'il nous appelle bientôt on le croit. On n'était pas parti pour ça. On était cool. Pas prise de tête. Comme un mec. C'était sympa, merci.

Mais il a fallu qu'il vienne nous faire croire que ça serait quelque chose de plus qu'un simple plan cul. Le romantique, c'est lui qui l'a fait. Et parce qu'on est une fille, qu'on regarde malgré tout les comédies romantiques, et que oui, peut-être bien qu'on cherche une petite histoire d'amour-pour-toujours, on va l'attendre son coup de téléphone. 

Avant de comprendre qu'il n'a fait ça que: 

-pour se donner bonne conscience, vendeur de rêve à la petite semaine. 
-pour éviter qu'on pique une crise, qu'on déchirure ses rideaux, qu'on pisse dans sa boîte aux lettres, parce que, c'est bien connu, une fille ça s'attache forcement et après ça devient hystérique.
-pour se foutre de notre gueule, pour se venger de son ex ou je ne sais quel autre truc tordu. 
-pour s'entraîner et vérifier si son speech marche, pour le jour où il rencontrera la femme de ses rêves.
-ou alors, c'était vraiment un gigolo et il attends qu'on lui verse son salaire pour continuer à faire le gentil. 
(Si vous avez d'autres propositions, n'hésitez pas, je ne dois pas être la seule que ça intéresse).

On était partie pour un tour sur les montagnes russes, il a agité sous notre nez une liasse de tickets gratuits pour nous faire saliver. Puis il s'est cassé. 
Mais bon, il paraît que les hommes ne sont pas tous des connards, alors tout va bien.


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7 commentaires

  1. Les deux premières propositions correspondent très souvent à la réalité en fait. Ou, plus sournois : le mec qui dit tout ce petit baratin comme une sorte de test pour vérifier si la fille en fait est accrochée ou pas (ce qui serait la preuve qu'il en a une grosse).

    Ou bien, plus chimico-basique : il était simplement encore en pleine détente euphorisante, sous le coup du bienfait des hormones, il a parlé sans réfléchir et quand il a "dé-saoulé" il a changé d'avis.


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    1. Ah ah très bien trouvée celle-là! L'euphorie post-orgasme! Ca voudrait dire que ce n'est pas prémédité et que ce n'est même pas un bon acteur... pfff pauvre garçon sensible!

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  2. Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

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  3. Oups! Je l'ai effacé sans faire exprès, du coup je le copie-colle (désolée!):

    "C'est ça le drame, quand on n'attendait rien, qu'on t'offre un truc que tu demandais même pas et qu'au final c'était du vent, juste parce qu'en plus d'avoir le cul de la crémière il veut se prouver qu'il peut avoir son coeur ce qui le rassure sur son côté aimable."

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    1. Et c'est justement parce que tu ne t'y attendais pas que tu te laisses aller à penser "pourquoi pas..."!

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  4. ahah! ça me rappelle des souvenirs!! Tous les mecs que j'ai rencontré et dont je me foutais à la base m'ont fait ce coup là!("tu es la femme de ma vie tu es tranquille, tu me prends pas la tête comme ma future ex": normal, quand on s'en cogne le coquillard!!) Et à chaque fois je suis tombée dans le panneau pour ensuite me croquer le cerveau "mais pourquoi il me voulait,il m'a traqué et maintenant il ne me rappelle pas??" (parce qu'il n'a jamais quitté sa future ex, qu'il s'est prouvé qu'il en a une grosse,etc..)
    On est vraiment trop connes aussi des fois!!

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  5. Que dire de ce genre de mecs qui de toute évidence doivent avoir un problème d'ego ou tout simplement de cerveau! Qui n'a pas vécu ça? être tranquille dans son coin, ne demandant rien à personne. Un espèce de pervers-menteur-charmeur s'empresse de venir nous déranger, parce que les filles tranquilles, ça doit pas lui plaire! Il nous dérange, il nous promet, il nous brise le cœur et s'en va gaiment. Il n'avait qu'à pas venir pour commencer, on ne lui avait rien demandé.
    Ton histoire m'en rappelle tant des miennes, on finit par oublier, et oui, un jour, j'te jure, on tombe nous aussi sur un amour parfait bien mérité, au moment où on était presque désespéré!

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