Ooops, i did it again.

Je suis partie sans rien dire. Sans même claquer la porte, plutôt du genre à partir en loucedé, sur la pointe des pieds. Je...





Je suis partie sans rien dire.
Sans même claquer la porte, plutôt du genre à partir en loucedé, sur la pointe des pieds.
Je suis partie me cacher sans trop y avoir pensé.
Qu'est-ce qu'il s'est passé pendant ce temps ?
Je me suis mise à manger bio.
Je me suis mise au sport.
Mais je suis restée alcoolique.
J'ai fini mes études. Enfin.
Mais j'ai gardé mon job d'étudiante.
Parce que j'ai plus de responsabilités et que j'y passe plus d'heures.
Et que je suis mieux payée.
Mais c'est toujours un boulot de merde.
Sauf que maintenant, je n'ai plus le temps de rien faire à côté.
J'ai arrêté la piscine.
J'ai arrêté la salle de sport.
J'ai même arrêté la course à pied.
Mais heureusement, je n'ai jamais tourné le dos au gin tonic.
Je suis devenue végétarienne.
J'ai mangé des sushis.
Je me suis abonnée à Netflix.
J'ai Nosleepnosex pendant un moment.
J'ai mangé des sushis.
J'ai vu le documentaire Cowspiracy.
Je suis redevenue végétarienne.
Pour de bon, cette fois.
Sauf pour la soirée sushi mensuelle.
Les sushis ne sont pas vraiment des animaux d'ailleurs.
J'ai repris des cours de guitare après une pause de 15 ans.
Donc, je relativise, je n'ai abandonné ce blog que pendant une année.
Ça aurait pu être pire.
J'ai gagné un concours de nouvelles.
Et après, j'ai arrêté d'écrire.
J'ai fêté mes 29 ans.
Je suis devenue bénévole dans une salle de concert.
Donc maintenant quand je bois des bières avec des musiciens je ne suis pas une groupie, c'est juste pour le taff.
Et quand on a un vrai boulot de merde, c'est bien que le boulot que l'on fait gratuitement pour le plaisir, comporte de la bière. Et de la bonne musique. ( et des musiciens mais chut!)
Maintenant je sais jouer Vertige de l'amour.
Je me suis fais tatouer une machine à écrire sur le bras. Et le titre d'une autre chanson de Bashung.
Je ne suis toujours pas célibataire. Depuis 6 ans que ça traîne, je me demande ce qu'il nous arrive.
On a vu l'intégrale de Friends.
De Blacklist.
De The Americans.
De Homeland.
De The Killing.
Ça représente beaucoup de sushis.
Je me désabonne de Netflix dès que les nouveaux épisodes de Gilmore Girls seront sortis.
Promis.

Puis un jour, tu rencontres une nouvelle personne. Elle te demande ce que tu fais dans la vie, tu confesses presque honteusement puis tu enchaînes comme pour te justifier :
« Mais j'vais pas faire ça toute ma vie, j'ai fait de longues études. 
-De études de quoi ?
- De langues, pour être traductrice. »
Tu marques une pause. Tu le dis à voix haute pour la première fois, aussi bien pour continuer la conversation que pour toi-même :
« Mais je crois que j'ai pas envie de faire ça non plus. 
- Tu veux faire quoi alors ? »
Ton tatouage en pleine cicatrisation se met soudainement à te démanger, tu te frottes le bras, doucement par dessus ton tee-shirt. Puis tu te rends compte de ce que tu as fait. Tu t'es tatouée une machine à écrire sur le bras parce que c'est la réponse à toutes les questions. Tu veux faire ça.
« Je veux faire ça. » En soulevant la manche pour montrer le beau dessin tout neuf sur ma peau encore à vif et rougie.
« Je veux écrire.
- Si c'est ce que tu veux faire, tu devrais le faire. Mais vraiment. 
- T'as quel âge tu me rappelles?
- 20 ans. » Tu éclates de rire. T’es dans les loges d’une salle de concert à discuter avec un gamin qui fait ce qu’il a toujours rêvé de faire. Qui le fait tout les jours. Et qui le fait bien.
« Je plaisante pas, tu devrais vraiment le faire. Je dis pas que ça va se faire tout seul mais ça vaut sûrement le coup.»
Tu en as presque 30 et un gamin vient de d'apprendre la vie. Un gamin qui se lève tous les matins pour faire ce qu'il aime et qui arrive à vivre de sa passion. Un gamin qui a tout compris. Qui a mieux compris que toi, en tout cas.

Des fois, décider de reprendre sa vie en main, ça tient à rien. Des fois, c'est un peu plus compliqué que ça. Des fois il faut attendre un alignement cosmique que fera que tout tient à une multitude de détails. On croisera la bonne personne, au bon endroit, au bon moment. On pourrait dire que c'est une anomalie statistique, mais je préfère appeler ça le destin. C’est plus facile de faire confiance au destin qu’à une anomalie.





Tout ça pour dire que : AAAAARRGH !! Vous m'avez manqué les filles (et les garçons!).
Le blog est de retour, tout nouveau, tout beau (vous le trouvez comment?) J'espère retrouver certains visages (même si techniquement, je ne vous ai jamais vu) et j'ai hâte de me replonger dans vos blogs et découvrir ce que j'ai raté pendant mon absence.

Mais ce n'est pas tout, je me suis remise, plus concentrée que jamais à l'écriture de mon bébé-roman/histoire de ma vie/ fiction mais pas trop/chick litt en puissance/mais un peu réfléchi quand même. Et je le (me?) sens bien !




J’ai écrit ce texte, début novembre, toute excitée, en me disant que j’allais me relancer dans ce que j’aimais vraiment. Heureuse, simplement. Mais tellement heureuse en fait, que ce n’était pas assez. J’en voulais plus parce que c’est carrément une putain d’épiphanie que j’ai eu. J’en voulais plus parce que je le méritais. Je ne me suis pas contentée de me remettre à écrire, j’ai changé de vie. J’ai démissionné et je me suis battue pour obtenir un nouveau job, j’ai quitté l’homme que j’aim(e?)ais, je me suis trouvée un nouvel appartement. J’ai ressorti mes vinyles des cartons, j’ai dépoussiéré mes piles de bouquins et mes vieilles affiches de cinéma, et une fois tout ça bien installait dans mon minuscule une pièce, je me suis remise à danser en sous-vêtements sur du Chuck Berry.
Maintenant, il faut vraiment que je pense à m’acheter des rideaux.

Je crois que j’avais oublié que j’étais intéressante. Que j’avais des choses intéressantes à dire. Que j’étais capable d’avoir des conversations passionnantes qui durent pendant des heures avec des gens intéressants. Et surtout, qu’il y avait encore des personnes intéressées pour entendre ce que j’avais à dire. Je l’ai oublié quelque part entre le canapé et les soirées silencieuses. C’est ce que la routine a fait de moi, je me suis oubliée. Et je ne peux pas en vouloir à l’homme que j’aim(ais ?)e d’avoir trouvé un confort paisible dans ce qui était pour moi devenu une prison. On était juste différent, pas bon l’un pour l’autre sur la durée. C’était le moment de se l’avouer.

Et c’est comme ça que j’ai choisi de finir l’année. Sur une vie remplie de possibilités.

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13 commentaires

  1. Je suis très contente de te relire et de retrouver tes textes plein de sens et en même temps si légers. Je me demandais où tu étais passée, je comprends mieux.
    Je te souhaite une belle nouvelle vie !

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  2. Merci!! Tout premier commentaire après autant d'absence, ça fait plaisir :-) Merci d'être toujours là pour me lire et bonnes fêtes à toi!

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  3. Bon retour et... bonne continuation!!! :-)

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  4. Tu ne me connais pas, je suis tombée par ici par pur hasard ! Et parfois les hasards sont heureux !
    Tu as choisi de tout casser dans ta vie pour tout recommencer .. j'ai fait la même chose il y a trois ans, par amour pour lui, et par amour pour moi. Je ne l'ai jamais regretté.
    Je crois au Destin et à ses alignements de petites choses qui indiquent que c'est le bon moment. C'est génial.
    Profites-en et deviens écrivain !
    J'ai hâte de lire la suite.

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    1. Merci et vive l'amour de soi (soyons égoïste, bordel!) A bientôt, j'espère!

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  5. Ouaiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiis


    JE T'AI CHERCHE PARTOUT PUTAIN

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    1. Mais maintenant, je suis là et tu seras au courant de TOUT (jusqu'à en être saoulée!) :-)

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  6. Bon retour, c'est un plaisir de te (re)lire ! :D

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  7. Mais... ouahou!! tout ça!! Chapeau! Bravo! Plein de courage! Et ravie de te revoir... relire! :)

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  8. Je crois qu'on t'attendait...En silence..on s'avait que tu reviendrais. Ca fait du bien de te revoir!

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