On sort ensemble depuis environ un mois. Il passe toutes ses soirées et toutes ses nuits chez moi. Ca commence à devenir sérieux.
Sérieux au point de se poser des questions sur le sujet sensible. Sérieux au point de paniquer
à l'idée qu'elles aient été mieux que moi. Sérieux au point d'espérer
qu'il n'y en ai pas eu une cinquantaine. Sérieux au point de se dire
que, finalement, ça serait pas si mal s'il m'avouait qu'il était encore
puceau, il y a un mois de ça, et que oui, je suis la seule et
l'unique... de cette façon, je n'aurais pas à lui demander «au fait,
c'est quoi l'histoire de TOUTES tes exs?»
Juste comme ça, en passant.
Parle. Et vite!
Avant d'aborder le sujet, je me suis demandé si je voulais VRAIMENT tout savoir.
Bon, en fait, oui, je suis un peu maso sur les bords, je veux savoir.
Combien? Qui? Dans quelle position? Et pourquoi ça s'est fini? Et plus
difficile encore, s'il était vraiment amoureux. Bouh, ça va faire mal,
j'ai la nausée rien qu'en y pensant. Mais oui, oui et oui, il faut que
je sache!
La
seconde question, par contre, m'a demandé une réflexion plus longue.
Est-ce que je veux VRAIMENT que lui, il sache? Parce que soyons
réalistes, si le sujet arrive sur la table, il est peu probable qu'il
soit le seul à se faire cuisiner. Hum...Non. Non, je ne veux pas qu'il
sache. Je les vois tous défiler devant mes yeux, un peu comme ils ont
défilé dans mon lit. Wow, wow, wow, on se calme. C'est quoi ce bordel!
Des bruns, des blonds, des moches, des chiants, des petites bites, des
dragueurs, des bons coups, des amis tout nus, et ce mec-là c'était quoi
son nom déjà? J'ai le vertige. Puis passé un premier moment de panique,
la tête entre les genoux, à respirer dans un sac en papier, je me suis
dit que ce n'était peut-être pas si terrible que ça, qu'il y avait
toujours moyen de trichouiller. De minimiser les
chiffres. De changer quelques prénoms. D'espacer les dates, peut-être.
Sûrement. Oui, c'est ce qu'il y a de mieux à faire. C'est ce que tu vas
faire, ma poule! Self high-five!
Reste plus qu'à trouver un moyen d'engager la conversation sur ce terrain.
Premièrement,
acheter un dvd. ( pas n'importe quoi comme film, je tiens à préciser
que ce guet-apens ne marche pas avec le dvd de La grande vadrouille, il y
a un indice dans le titre de cet article)
Deuxièmement picoler.
Avant qu'il arrive et aussi continuer ensemble. (Parce que lui, aussi,
en aura besoin quand je serais en train de lui expliquer que je me suis
consolée d'un mec en couchant avec mon meilleur ami, avec qui on a tous
joyeusement mangé une pizza la semaine dernière. Ca va, tu veux que je
te reserve un truc?)
Donc, comme tous les soirs, à 19h, il sonne à ma porte, sauf qu'il n'est pas au courant que toute cette soirée est un piège. Je suis un monstre, une sorcière, une sociopathe machiavélique. Je suis une femme. Pauvre homme.
Naïvement, il accepte les Ricards que je lui sert ( mouahahah). On
mange un morceaux vite fait puis je lui annonce que «tiens une copine
m'a prêté un film, ça a l'air débile mais ça peut être drôle» ( Oh oui,
qu'est-ce qu'on va rire quand tu n'annonceras, après avoir longuement
compté sur le bout detous tes doigts, que je suis la 153ème fille que tu
baisses). Le film en question : (S)ex list.
Bon, je suis peut-être machiavélique mais s'il ne comprend pas où je veux en venir, avec un titre pareil, ce n'est peut-être pas entièrement de ma faute.
«Oh regarde, en plus c'est avec la meuf qui joue dans Scary movie, tu vas kiffer» (mauvaise foi inside).
Bon
comme prévu, le film n'est pas drôle (bon en fait, si, il y a une fille
à l'intérieur de moi qui a bien kiffé, mais c'est la même qui a aimé
Titanic et j'essaie de la tuer tous les jours). Sous prétexte d'une
grosse comédie, on nous sert un bon vieux film romantique. Et oui, Anna
Faris finit par se taper son voisin qui passe ses journées torse-nu
(normal). Oui, le même qu'elle déteste au tout début du film ( normal).
Pour résumer, l'héroïne lit dans un magazine féminin (aka la bible), qu'après 20 amants,
c'est foutu, une femme ne pourra plus trouver l'amour. Le grand, le
beau, le vrai. Elle fait sa «petite» liste et mon chéri lâche un «Putain, ça y
va!». Evidemment, elle arrive pile poil au nombre d'or des relations
sexuelle. Évidemment, j'ai envie de pleurer. Elle décide alors de revoir
tous ces exs pour vérifier si, dans le tas, elle n'aurait pas raté
l'amour. Le grand, le beau, le vrai.
Elle
passe tout le film avec sa liste à la main et ça doit titiller l'homme
parce que c'est lui qui pose la question. «Et toi, elle est longue
comment ta liste?» L'air de rien, en continuant de
regarder le film, mais quand même les bras croisés signe que ça doit,
quand même, un peu le faire chier (ou alors c'est juste à cause du
film). Il ajoute, avant que j'ai fini de compter et surtout avant
d'avoir décider si j'en "oubliais" quelques uns «Parce que belle comme
tu es, je parie que tu as eu l’embarra du choix!».
L'homme. Ou comment faire passer une insulte pour un compliment. A moins que ça ne soit le contraire.
Bizarrement,
probablement l'instinct de survie, mon réflexe est de nier pour noyer
le poisson «Mais non pff... pas tant que ça...». Il me jette un cousin à
la figure «Allez, avoues!». Comme dans ma tête j'ai cinq ans, je lui
rétorque «Je te dis, si tu me dis d'abord.»
Et on se retrouve tous les deux à compter
sur nos doigts. Une mains dépliée plus la moitié d'une autre main pour
mon chéri. J'ai passé la journée à énumérer des prénoms, mais je prends
quand même mon temps pour ouvrir mes petits doigts. Une main. Deux
mains. Merde, j'ai pas assez de main. Tu le prêtes la tienne? Non, t'es
pas d'accord, tu fais la gueule? Un pied. Un pied et demi. Puis on
s'annonce clairement les chiffres.
Il
réfléchit un petit moment avant de dire «Ok, c'est normal, t'es super
sexy». Puis, il se remet à regarder le film, satisfait, peut-être soulagé, d'avoir eu une réponse. Moi aussi, je suis soulagée. Pendant deux secondes. Après? je suis juste énervée. Pourquoi j'aurais peur, ou honte, de ma vie d'avant notre rencontre? Est-ce qu'il me juge
quand il dit «Ok»? Est-ce que passé un certain chiffre (mais quel
chiffre d'abord?) il aurait pu me dire «ah non, désolé, c'est beaucoup
trop madame, heureux de vous avoir connu»? Bon, lui, là, il a juste
l'air d'un mec qui regarde un film. Bon, d'accord, d'un mec super canon
qui regarde un film. Mais pas vraiment d'un type que me juge. Je lui
lance quand même «Je te l'ai pas dit pour avoir ton approbation». Maintenant, c'est moi qui croise les bras. Puis, un chiffre, on s'en fout. Moi, je veux des prénoms. Et des détails!
«T'es resté combien de temps, le plus longtemps avec une fille?»
Cinq ans. Coup de poing dans l'estomac. Cinq années entière. La pétasse. Alors que moi, ça ne fait que cinq pauvres semaines que j'ai un libre accès à ses lèvres.
«Qu'est-ce qui s'est passé?»
«Elle m'a jeté» La saloooope! Comment c'est possible de larguer un mec aussi canon et aussi sympa? Salope, salope, salope!
«Et
les autres? Je les ai déjà croisées?» ( de l'inconvénient de vivre avec
quelqu'un qui habite dans la même ville où il est né, où il est allé au
collège, où il est allé au lycée, où il a bu sa première bière...)
«Oui, une, l'autre jour au pub.»
WHAT?!!
( Pour bien situer, lui il continue de regarder le film tranquillement,
d'ailleurs c'est sûrement le film le plus intéressant qu'il n'ait
jamais vu, et moi je suis à deux doigts d'arriver à déchirer un coussin.
Juste par la pensée)
«Comment ça, j'en ai vu UNE? Où? Quand? Comment?»
«Bah, mercredi dernier, au pub»
Mercredi
dernier? Le mercredi dernier où j'étais bourrée? Le mercredi dernier où
j'étais bourrée et où en partant, j'ai fait la bise à des filles que je
ne connaissais pas, parce que lui leur a dit vaguement bonjour?
«Non, je ne vois absolument pas de quoi tu parles...»
Putain,
j'étais bourrée. Je m'en souviens maintenant, je sortais des toilettes
en titubant, mon chéri a eu l'amabilité de me rattraper par le bras,
pour me guider vers la sortie où on a croisé un groupe de filles à qui
il a lancé un «Hey salut» sans vraiment ralentir. Et moi, je me suis
arrêtée pour leur faire la bise. A toutes. Et dans le lot, il y avait
son EX. Et je ne sais même pas laquelle c'était. Sûrement la plus moche.
Putain, j'étais censée être à mon top. C'était LE moment où il fallait
que je sois sublime, rayonnante et cultivée, putain de merde. Putain,
faite qu'elle soit moche.
Finalement, le grand déballage
à lieu, âge du premier baiser, âge de la première coucherie, avec et
sans sentiments, des détails, en veux-tu, en voilà. Suffisamment pour
répondre à toutes mes questions, suffisamment pour nous faire rater la
fin du film. Mon chéri sait tout ce qu'il y a à savoir sur le sujet.
Enfin dans les grandes lignes, une fille se doit de garder une part
(honteuse) de mystères. Et il pense que je suis une
voleuse de Dvd, étant donné que je ne l'ai jamais rendu à l'amie
imaginaire qui me l'avais "prêté".
«Tu
sais, je déteste toutes tes exs» A voix haute, je dis «déteste»,
intérieurement ça ressemble plus à «salope, salope, salope») «elles
t'ont eu avant moi et pendant plus longtemps».
«Mais je suis très contente qu'elles t'aient toutes largué.»
2 commentaires
MDR! c'est les questions horribles!! avec l'homme, je n'ai jamais abordé le sujet. Je ne l'aborde jamais. Ce n'est pas que je m'en cogne, mais je me dis qu'aucune réponse ne me conviendra... et pis, de mon côté, même en trichouillant un peu... ça risque de faire trop...
RépondreSupprimermais bon, l'homme a voulu savoir. j'ai triché. mais il a compris... il s'en fout! c'est lui qui a gagné! qui m'a mis la bague au doigt! pis moi, ben j'ai pas trop envie de savoir... trop de femmes j'aimerai pas, mais pas assez non plus... alors je me suis contentée des grandes lignes! et ça me va!
Quant à ce film, on l'a vu avec l'homme il y a peu: pourri!! ;) mais bon, moi je me suis endormie au cinéma devant titanic...
Enorme :) Moi aussi je mets en marche des stratagèmes et des plans machiavéliques pour amener "l'homme" en terrain glissant... Et je termine également par "Au moins, je suis bien contente qu'elle t'ai largué!" hé hé....
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