Valentine's day frustration

Je suis frustrée . Il est 23h. On est le 14 février. Pour ceux qui seraient passés à côté, c'est donc la Saint-Valentin . Et à 23...

Je suis frustrée.

Il est 23h. On est le 14 février. Pour ceux qui seraient passés à côté, c'est donc la Saint-Valentin. Et à 23h, le soir de la Saint-Valentin, je m'attendais à autre chose que ça, A autre chose que regarder une série américaine en streaming avec une coupure de chargement toutes les cinq minutes. Non, moi je m'attendais à du sexe. Et putain, je l'avais mérité! Boudinée dans un coret en dentelle, affalée sur le canapé, l'ordinateur sur les genoux, je méritais mieux que ça.

D'accord, on a dit «la Saint-Valentin, on s'en fout». C'est des conneries, on n'a pas besoin de ça. Pas besoin d'une date impersonnelle, qui ne soit pas un anniversaire, imposée par le calendrier. Pas de cadeau, pas de carte avec des petits cœurs, pas de chocolat ni de champagne bon marché. Mais j'aurais aimé faire l'amour ce soir. Il est allé se coucher, je suis restée sur le canapé. On ne s'est même pas disputé. Il était fatigué. Ce n'est pas sa faute, il était juste fatigué. Mais j'avais débouchée une bonne bouteille de rouge et sur la table basse, j'avais joliment installés des tapas dans des petites assiettes. Pas de fanfreluche, pas de dessus de table en papier crépon fuchsia. Casual. Rien d'exceptionnel. Seulement un peu plus spécial que d'habitude.
Au final, j'ai fêté la Saint-Valentin. Lui non. J'ai fêté la Saint-Valentin toute seule alors que je suis en couple.
Le film était en version originale, il n'a pas pu décoller les yeux de l'écran. Puis le film s'est terminé, on a débarrassé la table, il s'est excusé d'être épuisé. Il a dit que j'étais la plus sexy, il m'a embrassé. Je lui ai dit «bonne nuit». Il a dit qu'il m'aimait.

Mais je me suis fait avoir, j'ai dit que je m'en foutais, mais moi aussi je la voulais ma soirée spéciale. Je voulais faire l'amour avec l'homme que j'aime un 14 Février. Même si en fait, je suis fatiguée, même si je reste sur le canapé en luttant, même si je sais que si je me couche, je m'endormirais en moins d'une seconde. Même si je me mens, à jouer au week-end au milieu de la semaine.
La vérité, c'est que c'est moche de trop forcer les choses. D'en faire des tonnes. Ca a un côté grotesque. Le mascara a coulé depuis quelques temps déjà, mais on ne pense même plus à aller faire une retouche discrètement dans la salle de bain. On s'oblige à se reservir un verre de vin juste pour le sentiment d'ivresse. Il n'y a plus de discrétion, tout est outrageusement exposé, entouré en rouge dans le calendrier. Regarde, aujourd'hui je me suis épilée. Ce soir, c'est le grand jeu. Et j'ai tout sorti, la mini-jupe, le décolleté, les long cils noirs, les cheveux bouclés. Il me regarde de travers depuis ce matin, quand je suis sortie de la salle de bain, «Oh ça? C'est rien, c'était au fond de l'armoire», l'air de rien alors qu'il fait -5°. J'ai mis tellement de temps à me préparer, qu'il est même venu taper à la porte pour vérifier que j'étais toujours en vie. Pourtant, j'ai dit que j'en avais rien à foutre. Et de cadeau, j'en voulais pas vraiment. Mais je me suis fait avoir, les dossiers spéciaux. Comment faire un fondant au chocolat en forme de cœur. Quel cadeau pour votre homme. Comment savoir si vous sortez avec un connard. Même le test dans Glamour, je l'ai fait. Et en trichant.



Mon double maléfique, qui boude sur le canapé, un 14 Février, ferait mieux de reconnaître qu'on s'est planté en beauté. Que la Saint-Valentin, on s'en fout. Et pour de vrai. Autant moi, que la midinette cachée pas loin. Je n'ai pas besoin d'une soirée pour savoir s'il m'aime ou pas. D'ailleurs, il me l'a dit ce matin, au réveil. Plus tard dans la matinée. Dans la journée. Plusieurs fois dans la soirée aussi. Et juste avant de se coucher. Et même s'il n'avait rien rien dit, je ne me serais pas poser la question, je n'aurais pas douté. Parce que des fois, je lève la tête et je le surprends à me regarder, un sourire aux lèvres.
Et puis d'ailleurs, il n'est pas si inconfortable que ça, ce corset, je vais peut-être le garder toute la nuit histoire de le réveiller, demain matin. Un 15 Février épicé. Un jour comme les autres.

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